Feti’i e fenua
Les contacts initiés avec l’Institut de Statistique de Polynésie Française (ISPF) ont abouti à un projet de programmation d’une enquête de type Enquête Famille.
Les équipes de l’INED ayant été mobilisées en collaboration avec l’INSEE sur la conception, la collecte et l’analyse de la dernière enquête Famille et logements et des enquêtes Migrations famille et vieillissement, l’Ispf a exprimé le besoin de la Polynésie française de disposer d’un éclairage sur la dispersion spatiale des familles polynésiennes à travers les résidences des membres de la famille, ainsi que sur les caractéristiques des émigrants.
Les constats à l’origine de Feti’i e Fenua
- Pour l’école, le travail, pour se soigner, les Polynésiens se déplacent beaucoup : un quart de la population de la Polynésie française a déménagé entre 2012 et 2017;
- Cependant, on ne sait pas comment cette mobilité s’organise au sein de la famille et quel effet elle peut avoir sur le peuplement de la Polynésie française;
→ Il s’agit donc de prendre la mesure des mutations actuelles de la famille en Polynésie Française, en tenant compte des caractéristiques géographiques particulières du territoire insulaire. La première enquête Famille en Polynésie française permettra de faire un portrait des familles polynésiennes, étendues ou réduites, regroupées et/ou dispersées sur plusieurs îles.
Quels sont les thèmes abordés dans l’enquête ?
- Famille et espace résidentiel : La Polynésie Française compte des ménages de grandes tailles. En 2012, plus de 56% des individus vivaient dans des ménages de plus de 6 individus et seulement 10% vivaient dans des ménages comptant 2 individus. Les ménages complexes, c’est à dire comprenant plus d’une famille au sens du recensement sont les plus nombreux (36%).
- Mobilités internes des populations : Le territoire Polynésien, de part sa situation géographique et son histoire présente des caractéristiques particulières en termes de mobilité : une forte mobilité intra-territoriale et une mobilité extra-territoriale en évolution
- Vieillissement et solidarité familiale : on observe en Polynésie française des changements dans la structure des ménages qui pourraient affecter les solidarités. L’ISPF rappelle que traditionnellement, les personnes âgées vivent dans des ménages élargis où cohabitent plusieurs générations, mais que « ce modèle laisse progressivement la place à des ménages plus petits ».
- Foncier et traçabilité du lignage : la propriété est obtenue de la famille et malgré la colonisation, les terres polynésiennes vont très souvent être maintenues dans l’indivision.En termes de titre de propriété et d’occupation des terrains, les situations sont aujourd’hui très complexes voire inextricables. Les patrimoines sont très souvent constitués de biens indivis.
Champ de l’enquête
- Le questionnaire est individuel, les enquêtés sont âgés de 40 à 59 ans des deux sexes, un enquêté par ménage.
- L’enquête est articulée autour de la collecte d’informations géographiques, socio-économiques et relationnelles des membres de la famille des enquêtés et, le cas échéant, en symétrie du côté du conjoint.
- Ayant collecté de façon détaillé la composition du ménage des enquêtés (infos routinières, sexe année naissance…), on procède ensuite à la collecte concernant les ascendants, les collatéraux et les enfants de l’enquêté : on a donc collecté ces données sur 3 générations : Ego (= le répondant) ; Ses père et mère ; Les père et mère du conjoint ; Ses frères et sœurs ; Les frères et sœurs du conjoint ; Leurs enfants ; Les proches.
→ Ceci permet d’avoir (1) une "cartographie" exhaustive de la répartition spatiale de la famille en Polynésie et au-delà, à la date de l’enquête, (2) de savoir qui est où et ce qu’il-elle y fait (en études, en emploi ; marié ou non, etc.) sur 3 générations.
→ On a ainsi le portrait spatialisé de ces familles dont résultent les migrations effectuées.